Le Chef de cabinet du Secrétaire général, Courtenay Rattray, a remis le prix à Mme Zoungrana au nom du chef de l’ONU, en présence du Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, et de la Directrice exécutive d'ONU Femmes, Sima Sami Bahous.
Téné Maïmouna Zoungrana, qui a été déployée pour la première fois au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) entre 2014 et 2017 et plus tard en 2020, soutient l'une des tâches les plus difficiles de la mission - la démilitarisation du système pénitentiaire de la République centrafricaine (RCA).
Elle dirige et coordonne également les activités d'intervention rapide et de contrôle des émeutes à la prison centrale entièrement masculine de Ngaragba, dans la capitale Bangui, la prison la plus grande et la plus instable de RCA avec une population de détenus classés à haut risque.
Grâce à sa vaste expertise technique en intervention de crise, Mme Zoungrana a encadré des collègues des Nations Unies et du personnel pénitentiaire national et a créé une équipe d'intervention rapide composée uniquement de femmes.
« La sécurité des prisons a longtemps été caractérisée par des stéréotypes qui ont entravé le développement des administratrices de prison. Je suis très heureuse qu'aujourd'hui des opportunités soient données aux femmes de travailler dans les prisons, et d'exercer tous les rôles sans distinction, et j’ai le sentiment d’avoir des responsabilités », a déclaré Téné Maïmouna Zoungrana.
Réduction du nombre d'évasions
Parmi ses réalisations, elle a intégré la formation à l'intervention rapide dans les procédures nationales du programme pénitentiaire et a contribué à améliorer l'efficacité et la responsabilité des établissements pénitentiaires centrafricains, entraînant une réduction significative du nombre d'évasions.
« Les agents pénitentiaires des Nations Unies, comme Mme Zoungrana, travaillent main dans la main avec le personnel pénitentiaire national pour assurer la sécurité publique. Les agents pénitentiaires effectuent ce travail dans des circonstances difficiles », a expliqué Jean-Pierre Lacroix.
« Nous sommes confrontés à des menaces mondiales croisées visant la paix, la justice et l'égalité des sexes et à un recul croissant qui menace des années de progrès, il est plus crucial que jamais que l'ONU reflète ses valeurs fondamentales d'équité et d'égalité. Cela commence par veiller à ce que davantage de femmes aient accès à des rôles de leadership et de prise de décision », a déclaré pour sa part Sima Sami Bahous.
Le Prix de la Pionnière des Nations Unies a été créé en 2022 par le Service judiciaire et pénitentiaire du Bureau de l'Etat de droit et des institutions de sécurité, qui fait partie du Département des opérations de paix des Nations Unies. Il vise à mettre en avant de remarquables femmes agents de justice et agents pénitentiaires qui ont franchi les barrières du genre dans des contextes difficiles et dangereux et ont prouvé que les femmes sont un élément crucial du mandat de chaque opération de paix pour créer une paix durable.