Zalissa, un exemple de réussite grâce au tissage traditionnel et à l'appui de CABES et ITC.
30 décembre 2024
Au cœur du Burkina Faso, le tissage traditionnel, un héritage ancestral, se modernise et ouvre de nouvelles perspectives pour les femmes.
L'histoire de Zalissa Sawadogo, une jeune tisseuse, illustre parfaitement cette dynamique. Grâce à son talent, à sa détermination et au soutien d'une organisation comme CABES (Commerce et Artisanat pour le Bien Etre Social), elle est devenue un modèle pour de nombreuses femmes et contribue au rayonnement du "Faso Dan Fani" à l'international. Originaire de Ouahigouya (plus précisément de Zaba), Zalissa a quitté son village pour Ouagadougou en quête de meilleures opportunités.
Après avoir appris les rudiments du tissage, elle a bénéficié d'une formation de qualité dispensée par CABES, à travers l’Association Zoodo pour la Promotion de la Femme (AZPF) au sein de laquelle elle travaille. Ces formations sont possibles grâce au Programme Ethical Fashion Initiative (EFI) de l’ITC à travers le financement de l’Union européenne. Cette formation a été un véritable tournant dans sa vie. Grâce aux compétences acquises, Zalissa a pu augmenter considérablement ses revenus et améliorer sa qualité de vie. D’un air serein, Zalissa affirme « Je me souviens avec nostalgie de l'époque où je faisais la teinture, à 300 francs le paquet pour une tisseuse. Mes revenus mensuels se situaient alors entre 4 000 et 10 000 francs. Depuis que j’ai été formée en 2015, ma situation financière s'est considérablement améliorée, puisque je perçois désormais entre 40 000 et 85 000 francs par mois, en fonction des commandes. Cette stabilité financière m'a permis, en début d'année 2024, d’acquérir une nouvelle moto. »
Zalissa est aujourd'hui formatrice au sein de AZPF et fait partie des meilleures tisserandes. Son statut lui permet de contribuer à transmettre son savoir à d'autres femmes. En 2023 elle a formé une vingtaine de femmes en tissage et contrôle qualité, renforçant ainsi leurs compétences. Son histoire est emblématique de l'impact positif que peuvent avoir des initiatives de développement local sur la vie des populations, en particulier des femmes. Créée en 2014, CABES joue un rôle essentiel dans la promotion et la valorisation de l'artisanat burkinabè. En soutenant les coopératives de tissage et de confection, elle contribue à préserver un savoir-faire ancestral tout en l'adaptant aux exigences du marché international.
Spécialisée dans la filature, la teinture et le tissage à la main et le contrôle qualité, CABES est titulaire du prestigieux label 'Faso dan fani', gage de qualité et d'authenticité reconnu par le Ministère du Développement Industriel, du Commerce de l'Artisanat et des PME du Burkina Faso. En utilisant exclusivement du coton biologique et des teintures réactives.
Depuis 2022, CABES est partenaire de mise en œuvre de deux programmes majeurs de l'International Trade Centre (ITC) à savoir le programme Ethical Fashion Initiative (EFI) etle programme UE OACPS Business friendly. CABES partage son savoir-faire aux bénéficiaires de ces dits programmes en leur offrant un appui technique et un accompagnement continue leur permettant de produire suivant les standards internationaux. Grâce à des actions de conseil, de formation et de collaboration, CABES contribue activement au développement de ces programmes et projets et à l'amélioration des conditions de vie des communautés locales." À l'instar de Zalissa, plus de 2 407 artisans membres de CABES profitent des programmes. Ces activités, organisées autour de cinq pôles stratégiques situés à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Ouahigouya, Bogandé et Fada N'Gourma, offrent aux artisans comme Zalissa une multitude d'opportunités de développement.
Interrogée sur sa collaboration avec CABES, Zalissa répond avec enthousiasme : « Je suis extrêmement fière de notre travail. Savoir que le Faso Dan Fani que nous créons est apprécié au Burkina Faso et à l'étranger, jusqu'à figurer dans les collections de marques prestigieuses comme Louis Vuitton, est une source de grande satisfaction » Cette jeune tisseuse de 26 ans, mariée depuis peu, a su faire de sa passion un métier. En tissant du Faso Dan Fani, elle assure non seulement sa subsistance mais aussi celle de sa famille, en particulier son père âgé et ses frères et sœurs. L'histoire de Zalissa Sawadogo est une source d'inspiration. Elle démontre que l'artisanat, lorsqu'il est soutenu et valorisé, peut être un moteur de développement économique et social. En soutenant des initiatives comme celles de CABES, l'Organisation des Nations Unies (ONU) à travers ITC contribue à préserver un patrimoine culturel tout en améliorant les conditions de vie des populations les plus vulnérables. « Dans notre travail, il n’y a rien de plus gratifiant que le fait de suivre l’évolution de la qualité des vies des personnes que nous accompagnons. Voir une femme rurale qui soutient la scolarité de ses enfants, se procure une bicyclette, une motocyclette ou encore une bouteille de gaz butane est pour nous la meilleure preuve que nous faisons un travail utile », affirme Fatouma Sawadogo Maïga, Coordonnatrice Nationale Programme EFI au Burkina Faso et au Bénin.
« Former les femmes renforce leur autonomie économique et sociale, réduisant les inégalités et favorisant la stabilité familiale. Leur rôle clé dans les communautés aide à promouvoir des valeurs de paix et à bâtir des sociétés plus équitables et résilientes », dixit Karfa Yacoro, Manager général de CABES.