Aicha Trembler : « Je veux aussi apprendre à lire et à écrire »
06 novembre 2023
Aicha Trembler n’a pas eu la chance d’aller à l’école mais elle reste toujours intéressée par l’opportunité d’acquérir le « savoir lire et écrire ».
Sa renommée a traversé la période des vacances scolaires en Afrique de l’Ouest, et à travers les réseaux sociaux, jusqu’à sa collaboration avec l’UNICEF pour contribuer à la campagne de sensibilisation des parents pour l’inscription de leurs enfants à l’école.
« Je n’ai pas eu la chance d’aller à l’école, mais je voudrais demander aux parents d’inscrire leurs enfants à l’école », plaide dans une vidéo de campagne sur le «retour à l’école » cette jeune influenceuse suivie par des centaines de milliers de personnes sur les réseaux sociaux. Son plaidoyer auprès des parents et des tuteurs raisonne avec sa propre histoire et ses regrets de n’avoir pas eu la chance d’être scolarisée. Pour son compagnon de scène et collaborateur Dominique Leosgo dit DJ Domi, l’homme qui l’a découvert en juillet dernier : « l’éducation est très importante, surtout pour Aïcha qui n’a pas eu la chance d’aller à l’école, mais qui aurait sincèrement voulu être inscrite ».
Bonou N'donki dit Aicha Trembler mesure elle aussi aujourd’hui tous les obstacles pour l’éclosion de sa carrière. C’est pour cela, que « quand l’UNICEF m’a approché pour sensibiliser les parents au bien-fondé de l’éducation, j’ai accepté », dit-elle. Et à DJ Domi de préciser : « Certes le talent d’Aicha lui a ouvert de grandes portes. Mais son manque de scolarisation restreint sa communication avec certains de ses partenaires internationaux ». Car elle ne parle que le Bwamu, sa langue maternelle, et le Dioula, une des langues nationales les plus parlées au Burkina Faso.
Aujourd’hui, la jeune fille veut porter la cause des milliers de filles du Burkina Faso qui n’ont pas eu accès à l’éducation. Sa renommée auprès des jeunes et son potentiel d’ambianceuse lui servent de moyens de transmission de messages forts. « Je souhaite retourner à l’école pour apprendre à lire et à écrire. Car c’est vraiment un fardeau pour moi de ne pas pouvoir échanger avec le monde en français », confie Aicha Trembler.
Comme Aicha Trembler, au moins 756 filles et garçons formés en communication interpersonnelle, promotion de la paix, cohésion sociale et genre, ont mené des campagnes « porte-à-porte » pour sensibiliser 76.800 parents et gardiens d'enfants pour une inscription massive des enfants à l'école.
Le Burkina Faso traverse une crise sécuritaire sans précédent, ayant entrainé la fermeture de 6.149 centres d’éducation et de formation à la fin de l’année scolaire 2022-2023. Ces fermetures affectent considérablement l’avenir de plus d’un million d’élèves.
Dans sa mission de promouvoir l’accès à une éducation de qualité pour tous, l'UNICEF, en collaboration avec le ministère de l’Éducation Nationale, de l'Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales (MENAPLN) et ses partenaires, continue d’intensifier ses efforts pour ramener les enfants dans les salles de classe, en particulier dans les zones les plus touchées par la crise sécuritaire, notamment le Nord, le Centre-Nord, la Boucle du Mouhoun, l’Est, le Centre-Est et le Sahel.
Écrit par
Yeri Audrey KAMBIRE
UNICEF
Stagiaire en communication et plaidoyer
Entités des Nations Unies impliquées dans cette initiative